CHAIRE UNESCO DE LA COMMUNICATION / Économie Politique de la Communication


Du Capital Économique au Capital Symbolique :
 Nouveaux acteurs, contenus et la reconfiguration du système de pouvoir mondial

Essai César A. Rodríguez Charry Communicateur Social-Journaliste, M.A. Anthropologie de la Communication. Professeur et Chercheur. rodriguez.cesar@javeriana.edu.co +57 312 3218156

Introduction

Pendant des décennies, l'Économie Politique de la Communication (EPC) a été un outil indispensable pour révéler et analyser les relations de pouvoir complexes qui sous-tendent l'ensemble des médias et de la communication en général, ainsi que leur lien avec les systèmes économiques et politiques. Sa rigueur analytique nous a permis de dévoiler, depuis ses origines althussériennes, comment, par exemple, les médias et autres institutions étaient des appareils du pouvoir et des États, exerçant une pression idéologique sur la société. De même, les études de Chomsky et Herman (1988, 1995) ont démontré, par exemple, comment la propriété, la concentration des marchés et les logiques de financement dans le capitalisme exercent une influence déterminante sur la production, la distribution et la consommation de l'information et de la culture. C'est l'EPC qui nous a révélé les structures économiques capables de modeler nos réalités communicatives et qui désignait les marchés comme les principaux agents d'une oppression qui, depuis le champ de la communication, atteignait toutes les sphères de la vie sociale.

Cependant, malgré son héritage indéniable, à la fin du premier quart du XXIe siècle, nous constatons l'émergence d'un nouveau contexte où de nouveaux acteurs, intérêts, modes d'action et effets sur la société se révèlent, soulevant une série de questions cruciales qui, à mon avis, n'ont pas été abordées : Comment une partie importante du pouvoir se manifeste-t-elle aujourd'hui lorsque ses intérêts ne sont plus seulement l'argent et la propriété ? Quels autres types de capitaux (symbolique ou culturel) sont désormais cruciaux, pourquoi certains luttent-ils pour les obtenir, et quelles pourraient être les conséquences pour la société de ce nouveau contexte de conflit ?

Tout comme nous avons perdu notre innocence face aux médias en comprenant qu'ils étaient aussi une place publique pour la transmission des idéologies d'État ou des intérêts économiques du capital, il est désormais proposé que nous devions perdre notre innocence en comprenant comment certains organismes internationaux, organisations philanthropiques et ONG finançant les entreprises médiatiques portent également, dans certains cas, leurs propres intérêts non révélés. Ainsi, dans la définition de l'EPC qui stipule : « l'étude des relations sociales, en particulier des relations de pouvoir, qui constituent mutuellement la production, la distribution et la consommation des ressources, y compris les ressources de communication » (Mosco 2009), il conviendrait de considérer ces nouveaux agents comme les grands protagonistes du moment et d'évaluer leur travail et leur effet sur les systèmes de communication et la société en général. Une deuxième tâche consistera à reconnaître que, étant donné que ces institutions ont déjà garanti leur financement, le travail qu'elles accomplissent à travers les médias dans la société doit avoir d'autres intérêts que les seules rétributions économiques. Enfin, compte tenu de la limitation thématique de cet essai, celui-ci se limitera à proposer, sous forme d'exemples possibles, les effets que ce nouveau contexte est susceptible d'avoir sur la société occidentale.

En réponse à ces préoccupations, la thèse centrale de cet essai est que la force du pouvoir, déjà identifiée par l'EPC, présente une migration, du moins partielle, du capital économique vers le capital symbolique et culturel à différents niveaux. Cette nouvelle forme d'influence, qui opère par la légitimation des discours et l'imposition de valeurs, peut se manifester même depuis des sphères et des narratifs associés aux gauches ou au progressisme, ce qui exige un changement de perspective fondamental dans les études de communication.

En d'autres termes, et pour aller plus loin : aujourd'hui, un nouveau et véritable champ de bataille se crée, et il ne concerne pas seulement le capital économique, mais aussi le capital culturel et symbolique. Dans ce nouveau champ, le pouvoir ne se concentre plus aux mains des propriétaires des médias, mais entre celles de ceux qui parviennent à contrôler les discours et les valeurs symboliques qui y apparaissent. Les acteurs qui exercent cette influence de la manière la plus efficace ne sont plus les propriétaires, défenseurs et promoteurs des marchés traditionnels, mais ceux qui opèrent à des niveaux supérieurs, par exemple, sous le couvert de l'aide ou de la critique sociale. Cet essai souhaite proposer ce nouveau scénario à la table d'étude de l'EPC.

La "Bataille Culturelle", indice et porte d'entrée

La valeur incontestable de l'EPC réside précisément dans sa capacité à révéler l'influence structurelle du capital économique et de la concentration du pouvoir dans la sphère communicationnelle. Ce courant nous a fourni un cadre critique pour comprendre comment la marchandisation transformait l'information et la culture en produits susceptibles d'échange. De même, l'EPC a mis en évidence le fait que la concentration croissante de la propriété médiatique entre les mains d'un petit nombre (Murdock, Golding, 1974, 1979) n'était pas un simple phénomène économique, mais une force qui limitait la pluralité des voix, restreignait l'accès à une information diversifiée et, en fin de compte, sapait les idéaux démocratiques de la communication. Cette approche, nourrie par l'économie politique classique et marxiste, la sociologie critique, les études de communication, les études culturelles, la sémiotique et la science politique, dans un cadre postmoderne, nous a fourni les outils pour comprendre l'infrastructure matérielle qui sous-tend la communication, remettant en question la notion de médias autonomes, transparents ou, par exemple, d'un journalisme purement au service de l'intérêt public.

Aujourd'hui, nous sommes confrontés à des défis tout aussi graves dans la sphère communicationnelle : une forte dénonciation apparaît dans les milieux conservateurs concernant le manque de pluralité des voix, la restriction de l'accès à une information véritablement diversifiée, la coercition de la libre expression (telle que la culture de l'annulation), ou la monothematisation des produits de l'industrie culturelle et du divertissement.

Ainsi, selon cette proposition, les nouveaux acteurs de cette nouvelle configuration du pouvoir et leurs intérêts ont changé. Le centre de gravité du pouvoir symbolique ne repose plus seulement sur les conglomérats médiatiques traditionnels et leurs propriétaires, mais sur un réseau d'agents transnationaux ou d'agences multilatérales à fort impact symbolique : des instances comme les Nations Unies (et ses organismes internationaux), des organisations philanthropiques de grande influence (telles que l'Open Society Fundation ou la Fondation Bill et Melinda Gates) et un groupe significatif d'ONG.


Ces acteurs exercent une nouvelle forme d'autorité supérieure à travers la légitimation des discours et la diffusion de valeurs culturelles sous l'idée de "démocratie", ce qui nous oblige à transcender l'analyse de la propriété pour nous concentrer sur une sorte de "politique culturelle de la communication".

L'évidence du déplacement de pouvoir est palpable dans la sphère symbolique. Il suffit d'examiner le champ discursif qui accompagne les grands thèmes ou récits contemporains (race, genre, changement climatique, féminisme, diversité, inclusion, etc.). Nous observons une forte opposition polarisée des audiences face aux propositions de contenus sur ces thèmes dans les médias hégémoniques internationaux (comme la BBC, CNN, DW) et nationaux (comme Semana, El Tiempo, El Espectador ou La Silla Vacía), pour ne mentionner que quelques-uns significatifs en termes d'audiences dans la sphère du journalisme.

Ce conflit idéologique ne se limite pas aux informations ; il irradie l'industrie culturelle et du divertissement. Il se manifeste dans les propositions thématiques des plateformes de télévision en streaming et des sociétés de production cinématographique et télévisuelle, où le capital symbolique semble vouloir légitimer certaines valeurs culturelles qui sont constamment disputées et débattues avec intensité. Cette migration du centre de gravité du pouvoir — du contrôle économique et parfois social direct à l'imposition d'un nouveau sens commun et de nouvelles valeurs à travers la culture et les récits médiatiquement alimentés qui circulent dans la société — a été appelée par les nouvelles droites la "Bataille Culturelle" et confirme le besoin urgent de son observation et de son analyse par les études en communication.

C'est pourquoi, bien que l'une des définitions classiques de la discipline se concentre sur la « concentration de plus en plus forte de la propriété des médias de communication » (Mosco, 2009), une nouvelle définition pouvant accueillir ce nouveau conflit pourrait, par exemple, ajouter une autre – en construction – pour ces cas : la concentration de plus en plus forte et unidimensionnelle de la direction symbolique et discursive des médias, dont l'effet principal réside dans la sphère culturelle.

La migration du pouvoir et le géoglobalisme

La première définition, celle traditionnelle de l'EPC et celles qui l'ont suivie, découle des conditions économiques et politiques propres au capitalisme corporatif et des logiques des marchés mondiaux, où les grandes corporations médiatiques jouent le rôle principal.

La seconde proposition obéit aux usages et conditions idéologiques et politiques (bien qu'avec des répercussions économiques évidentes) des logiques d'un géoglobalisme. Dans ce cadre, le pouvoir symbolique est exercé par des institutions transnationales qui, en termes bourdieusiens, ont accumulé un immense capital symbolique.

Suivant Mosco (2009) dans son attention à la contingence historique, la proposition d'action future de l'EPC n'est pas une simple révision ; c'est une adaptation nécessaire aux conditions de l'ère contemporaine.

L'importance de cette mutation, qui a mené à ces batailles, est devenue visible lors des débats qui ont suivi la crise sanitaire de 2019, polarisant l'opinion publique. La discussion clé réside dans la dénonciation d'une nouvelle forme de "gouvernance mondiale" promue par des Organisations Internationales publiques et des forums mondiaux, qui ont, par exemple, proposé presque comme norme globale, des limitations à la mobilité et au libre déplacement, allant à l'encontre des textes de nombreuses constitutions des États.

La thèse en litige ici vise à montrer la possibilité que certaines de ces élites symboliques cherchent à imposer un sujet universel et abstrait, amenant le demos (le peuple particulier) à céder à une logique d'inclusion totalitaire, celle où tous, enfin, sommes « inclus », comme l'explique l'activiste néoconservateur Agustín Laje (2024). Il s'agirait d'un processus contemporain d'ingénierie sociale qui redessinerait l'organisation internationale des États, supplantant les anciens principes et valeurs par une nouvelle morale largement diffusée et financée, à laquelle les bons citoyens doivent adhérer. À cette fin, les médias de communication (des corporations internationales aux influenceurs locaux) seraient stratégiquement utilisés comme de nouveaux appareils idéologiques de reproduction symbolique, promouvant des langages, des discours et de nouvelles pratiques sociales et interpersonnelles qui légitiment le nouvel ordre et le solidifient à partir de la base sociale.

La marchandisation du sens commun

Mosco (2009) propose trois points d'entrée en cas de révisions ou de reformulations : la Marchandisation, la Spatialisation et la Structuration. Aux fins de cet essai, je ne me référerai qu'à certains des éléments constitutifs de ces trois points d'entrée, sur lesquels une révision et une proposition ultérieures plus étendues pourront travailler pour façonner ce possible nouveau modèle. Nous trouvons certaines coïncidences et divergences qui aident à définir la proposition déjà exposée ci-dessus, en mettant l'accent sur les aspects culturels et symboliques.

Dans cette nouvelle configuration, le bénéfice qui motive l'action a muté. On observe dans les propositions des batailles culturelles qu'il ne s'agit plus uniquement des gains économiques directs pour les entreprises médiatiques, les plateformes de streaming, les influenceurs ou l'industrie du divertissement, ni non plus des avantages idéologiques traditionnels pour les pouvoirs ou les États.

Le véritable bénéfice recherché et accumulé par les nouveaux agents dotés d'un grand capital symbolique résiderait dans l'obtention d'adhésions idéologiques globales sans réserve aux "bonnes pratiques sociales", au "politiquement correct", et à la norme sociale imposée.

L'objectif est d'obtenir une légitimation culturelle, garantissant que le nouveau discours hégémonique s'intègre dans la conscience sociale. Ce capital est, en dernière analyse, traditionnellement élaboré à partir des niveaux nationaux, et est ensuite le moteur qui permet la reproduction du système, désormais mondial.

S'il en est ainsi, l'une des raisons pour lesquelles ces nouveaux acteurs transnationaux (fondations, ONG, organismes mondiaux) ne sont pas principalement intéressés par le capital économique, puisqu'ils le possèdent déjà, est qu'ils visent le capital symbolique et la légitimation culturelle qui garantissent la reproduction du système. L'argent qu'ils détiennent est investi pour financer la structure au moyen de programmes tels que le cadre ESG (Environnemental, Social et Gouvernance). Cet ensemble de critères ne serait pas seulement une mode financière, mais un mécanisme politico-symbolique promu par des instances comme les Nations Unies, à travers des initiatives telles que les Principes pour l'Investissement Responsable (PRI) et les Objectifs de Développement Durable (ODD) , et cofinancé par d'influentes organisations philanthropiques.

On interprète que le rôle de ces agents transnationaux ne serait pas le gain économique direct, mais l'accumulation de légitimation culturelle et l'imposition d'un sens commun mondial. Les fonds investis dans le système médiatique et d'autres instances de la société comme l'éducation, s'attendraient à être traduits par une "nouvelle morale" et des "bonnes pratiques sociales" en critères parfois obligatoires pour le capital corporatif, comme la récente résolution de La Haye d'octobre 2025 sur l'environnement et le changement climatique. De cette manière, si cela est avéré, le système ESG est l'un des exemples qui aide à démontrer comment le pouvoir est passé de la propriété des moyens de production à la direction ou à l'administration symbolique, et comment ce capital doit opérer et dans quels récits il doit investir, obligeant ainsi les élites économiques traditionnelles à adhérer à l'agenda de la gouvernance mondiale.

Cette mutation qui se présente chez les protagonistes du système est cruciale pour comprendre les nouveaux phénomènes, car elle modifie les logiques des relations de pouvoir et génère de nouvelles dynamiques de conflit idéologique.

On observe, par exemple, que ce qui était historiquement connu comme des mouvements de résistance — dont les voix gagnaient en visibilité à travers des médias alternatifs et parfois corporatifs — constitue désormais la masse centrale du nouveau mainstream. Ce nouveau mainstream, en possédant et en articulant le capital symbolique dominant, a commencé à exercer une hégémonie culturelle. Par logique dialectique, à ce nouveau centre de pouvoir symbolique a émergé une nouvelle "résistance", inversant les rôles traditionnels de la lutte politique et culturelle. Cette inversion met également en évidence la nécessité d'analyser le pouvoir non seulement sous l'angle de l'économie, mais aussi sous celui de la légitimation culturelle.

La partie de ce nouveau pouvoir qui est dénoncée serait représentée, par exemple, par la capacité à altérer les identités locales, nationales ou régionales, impactant des dimensions spécifiques de la vie sociale.

Si nous suivons une argumentation conceptuelle issue du marxisme, nous verrons comment la logique de l'exploitation aurait migré du domaine strictement matériel au domaine symbolique.

Si, dans le capitalisme classique, le travailleur donnait ses heures de travail en échange d'un salaire, aujourd'hui, ce que l'audience et le consommateur donnent, c'est leur capacité critique, leur identité et leurs valeurs préexistantes.

Cette nouvelle forme d'exploitation se manifeste, non dans la relation factuelle de la journée de travail, mais dans la colonisation de dimensions symboliques clés : les relations affectives, la vie familiale, l'autonomie de la pensée et le sens commun. L'objectif primordial des nouveaux agents ne serait plus la conscience des heures de travail, mais l'obtention d'adeptes et l'adhésion idéologique sans réserve.

Cette stratégie d'unification et de standardisation des valeurs globales a des effets profonds de désorientation et de dissociation. La fétichisation, un concept également travaillé dans ce cadre, se présente désormais avec une puissance renouvelée lors de l'acquisition ou de la consommation de certains produits médiatiques. Cette fétichisation culturelle serait impulsée par les stratégies avancées de la communication politique et du marketing, qui opèrent comme des appareils idéologiques de reproduction symbolique pour imposer une nouvelle morale globale.

La spatialisation et l'espace global du consensus

La spatialisation dans la perspective exposée ici s'avère aussi déterminante qu'elle l'a été pour l'EPC classique, car elle concerne également l'espace global de la communication. Néanmoins, cet espace se caractérise actuellement par une série de politiques et de contenus unifiés et standardisés, comme l'auraient dénoncé Adorno et Horkheimer dans leur Dialectique de la Raison (1965). La connexion globale des médias n'est pas principalement réalisée par l'expansion du capital, mais par l'homogénéité du message et de ses contenus symboliques.

Comme indiqué dans l'EPC, la spatialisation n'annihile pas l'espace, mais transforme les relations spatiales entre les personnes, les biens et les messages, et se transforme elle-même (Mosco, 2009, citant Lash et Urry, 1987). Dans le contexte de l'avancement technologique actuel, le débat classique espace-temps semble pratiquement dépassé. Une fois résolu le problème de la transmission du signe à la vitesse de la lumière (Debray, 2000), la tâche principale est d'assurer les canaux pour la diffusion unifiée de l'institutionnalité globale.

Pour la construction de ce nouveau modèle, il serait pertinent de prendre en compte les processus de dématérialisation de la société, à la manière des réflexions de Bauman (2003), l'ère numérique comme cadre technologique régulateur des nouvelles relations de pouvoir, à la manière proposée par la Médiologie, car tout comme le chapitre des nouvelles technologies n'est pas étranger à l'EPC (Zallo, 2011), les propositions de Debray (2000) peuvent éclairer la manière dont le nouveau pouvoir transnational se configure dans une société numérisée, et quels effets possibles cela peut avoir sur la configuration d'un nouvel ordre mondial, ou, en termes de Médiologie, dans une nouvelle médiasphère.

La Recherche en suspens pour l'EPC

L'étude de ces nouvelles structures organisationnelles nécessitera une recherche profonde et rigoureuse pour les chercheurs aventureux. Il est nécessaire d'exploiter le potentiel d'une société de données ouvertes et de l'Intelligence Artificielle Générative pour dévoiler : les structures organisationnelles des nouveaux agents symboliques, leurs sources de financement et leurs portées régionales, leurs agendas thématiques et les éléments qui composent leur structuration idéologique et leur action sur la société globale et la vie quotidienne des personnes, analyser les messages et évaluer la raison du choc culturel.


Manifestations contemporaines de l'influence culturelle

Axes thématiques et le champ de bataille symbolique :

Il existe une coïncidence avec Mosco (2009) sur les axes de la structuration sociale : classe sociale, race, genre, environnement, féminisme et hégémonie. À ceux-ci s'ajoutent des thèmes cruciaux dans le discours global contemporain, tels que la famille, la religion, l'éducation scolaire, la diversité, l'inclusion ou la multiculturalité.

Cependant, analysés sous la perspective qui s'ouvre ici, ces axes acquièrent une nouvelle dimension analytique en se confrontant aux mouvements de résistances néoconservatrices. Cet affrontement constitue le champ de bataille symbolique et culturel dont l'étude est proposée.

La reconfiguration du pouvoir vers le capital symbolique ne se limite pas à une abstraction théorique ; ses effets semblent se manifester de manière palpable dans le système global de communication comme nous l'avons souligné précédemment et dans des sphères aussi diverses que la gouvernance, la géopolitique et l'économie.

On observe comment cette dynamique opère en pratique, révélant de nouvelles formes d'influence et, à son tour, exposant des zones qui restent voilées pour une critique ancrée dans des conceptions traditionnelles du pouvoir.

Les entreprises et les médias de communication actuels, que ce soit par un agenda stratégique, par un financement externe qui contribue à pallier les crises économiques et de crédibilité qu'ils traversent, ou poussés par les marées culturelles contemporaines, ont travaillé méticuleusement à construire ces capitaux symboliques pour se légitimer dans le cadre d'actions sociales remarquables et culturellement louables (comme le cadre ESG, par exemple). Selon la thèse présentée ici, cet effort consolide l'hégémonie d'une nouvelle morale globale.

Pour une investigation future qui souhaiterait déchiffrer les dynamiques complexes de pouvoir migrant du capital économique au capital symbolique, en dehors de l'énorme travail de l'EPC, y compris son modèle culturaliste et des outils de la sémiotique pour analyser les contenus, il est pertinent de s'appuyer sur des outils conceptuels déjà développés, même s'ils proviennent paradoxalement de rives idéologiques différentes. La particularité de l'approche proposée ici réside dans l'application des cadres analytiques de Luis Ramiro Beltran, Pierre Bourdieu, Michel Foucault ou Jean-François Lyotard pour éclairer le nouveau centre de gravité du pouvoir communicationnel. Voici quelques pistes d'observation et d'analyse :

Le Capital Symbolique comme source de légitimité et de bénéfice (Bourdieu)

Il est ainsi proposé d'utiliser le concept de Capital Symbolique développé par Bourdieu, mais en le portant à un autre niveau pour analyser non seulement l'accumulation de prestige, d'honneur et d'autorité morale par les nouveaux agents transnationaux (fondations, ONG, organismes mondiaux). Ce capital n'est pas simplement un statut, une reconnaissance ou une qualité, mais une force sociale accumulée qui permet à ces acteurs d'imposer une vision du monde comme légitime et distinguée, dissimulant l'arbitraire de leurs propres agendas. Le capital symbolique, en devenant la monnaie d'échange hégémonique, facilite l'obtention d'adhésions idéologiques sans nécessiter de coercition économique directe. Dans la proposition faite ici, le capital symbolique est la force de la base des sociétés, leur culture accumulée, convertie en monnaie d'échange.

Savoirs-Pouvoir et la normalisation du discours (Foucault)

Dans le cadre de Foucault (1976, 1979), le pouvoir est compris non comme une entité statique, mais comme un réseau de savoirs et de pouvoir qui opère pour normaliser et discipliner la conduite et le discours social. Dans la nouvelle configuration, les médias de communication et les plateformes culturelles agissent comme des espaces où s'articule une vérité institutionnalisée (par exemple, sur des thèmes de race, de genre ou d'environnement) qui non seulement se diffuse, mais surveille et sanctionne la dissidence. Vu sous l'angle de la sociologie fonctionnaliste, on pourrait également s'appuyer sur des concepts comme le Contagion Social ou la Spirale du Silence. La culture de l'annulation (cancel culture), par exemple, peut être observée comme un mécanisme disciplinaire qui garantit l'adhésion à la norme sociale imposée, exerçant le pouvoir non par la loi, mais par l'exclusion discursive.

Le Différend et la mise sous silence des voix (Lyotard)

Le concept de différence ou de différend proposé par Lyotard permet d'analyser les situations où une voix est mise sous silence parce qu'elle s'avère incompatible avec le médium ou le genre du discours dominant. Dans le contexte de l'EPC, cela se manifeste lorsque les voix dissidentes (la "nouvelle résistance") ne peuvent pas être simplement réfutées, mais sont marginalisées parce que leur langage et leurs préoccupations ne sont pas reconnus comme valides ou même audibles dans le cadre hégémonique du capital symbolique. Un silence est produit par incompatibilité, car des régimes considérés comme inacceptables par l'institutionnalité globale sont à l'œuvre.

Voici quelques exemples globaux qui illustrent comment la structuration du pouvoir symbolique apparaît et comment elle exerce son influence, même à partir de discours associés à la critique sociale traditionnelle en communication, défiant nos catégories analytiques préétablies en tant que chercheurs en communication.

La "Culture de l'annulation" et la reconfiguration du discours public

Ces dernières années, le phénomène de la "culture de l'annulation" est apparu comme un mécanisme qui tente de réguler les discours publics. Ces actions mènent à la délégitimation et à l'ostracisme des figures publiques ou de simples citoyens pour s'être exprimés librement en dehors du cadre socialement accepté, ou pour des actions jugées inacceptables. Cela illustre comment le pouvoir est exercé à travers la valeur symbolique.

La valeur symbolique est centrale dans la "culture de l'annulation" en établissant un code moral et discursif qui définit ce qui est "acceptable" dans la sphère publique. C'est la culture du politiquement correct, d'un "bonisme" dominant, qui... cette proposition pourrait affronter.

Ceux qui sont "annulés" perdent ce capital symbolique (Bourdieu, 1988), étant exclus non par une logique économique, mais par une sanction culturelle.

De nouveaux "savoirs-pouvoir" (Foucault, 1979) sont établis, qui définissent et normalisent les discours sur la justice sociale et l'inclusion. Ce pouvoir discipline les expressions, limitant ce qui peut être dit sans encourir la délégitimation.

Des "différends" (Lyotard, 1988) se produisent lorsque les explications ou défenses des figures "annulées" ne sont pas jugées sur un pied d'égalité discursive, mais sont réduites au silence ou disqualifiées pour ne pas s'ajuster au régime dominant.

L'Adoption de la "diversité et l'Inclusion" (Wokisme)

Les grandes corporations globales ont intensifié la promotion des diversités avec un accent sur la sexualité, l'inclusion, la multiculturalité et la durabilité dans leurs contenus et stratégies de marketing. Ce "wokisme capitaliste" axé sur les axes déjà exposés est un exemple de la primauté de la valeur symbolique, étant donné qu'une acceptation est demandée dans un cadre d'affrontement.

Cette valeur symbolique s'aligne sur des causes progressistes et est devenue un actif central pour les entreprises (capitalistes) à travers lequel elles accèdent à des ressources nationales et internationales.

Les entreprises qui adoptent ces valeurs, accumulent du capital symbolique et une licence sociale pour opérer qui transcende le bénéfice économique. Les consommateurs, en choisissant ces marques, événements, campagnes, médias, ont le sentiment de participer joyeusement à une consommation de valeurs.

De nouveaux "savoirs-pouvoir" (Foucault, 1976) sont établis qui normalisent certains discours sur l'identité et la moralité, régulant subtilement les attentes sociales et familiales et d'interaction humaine, ainsi que les perceptions de ce qui est "correct".

L'Investissement ESG (Environnemental, Social et de Gouvernance) dans l'économie globale. L'essor de l'investissement ESG, où les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance sont intégrés dans les décisions financières, illustre comment les valeurs symboliques influencent directement l'économie globale et les politiques programmatiques de toutes sortes d'entités.

Une légitimité est générée (Bourdieu) pour les acteurs financiers qui s'alignent sur ces standards, légitimant leurs pratiques et attirant un capital "moral". Le désinvestissement dans des entreprises non-ESG peut être dû à la perte de ce capital symbolique.

De nouveaux "savoirs-pouvoir" (Foucault) sont établis qui définissent ce qu'est, par exemple, un investissement "responsable" ou une économie "durable", exerçant avec cette nouvelle connaissance une influence disciplinaire sur le comportement, du capital global à la consommation particulière des individus.

Des "différends" (Lyotard, 1988) se produisent lorsque les critiques de l'investissement ESG, par exemple, les obligations vertes, les empreintes carbone, apparaissent en détournant l'attention des problèmes systémiques, sont disqualifiées pour ne pas s'ajuster au régime qui parle de "durabilité" et de "responsabilité", réduisant d'autres débats au silence.

La "diplomatie des valeurs" et la géopolitique des Droits de l'Homme et de la démocratie

La promotion de la "démocratie", des "droits humains" et de "l'état de droit" comme piliers de la politique étrangère par certains acteurs globaux, met en évidence l'influence des valeurs symboliques sur la géopolitique.

La valeur symbolique est cruciale, car l'adhésion à ces "valeurs" devient un capital symbolique sur la scène mondiale. Les pays qui les promeuvent ou les respectent gagnent en légitimité et en autorité morale, ce qui leur permet d'exercer une influence, au-delà de leur pouvoir militaire ou économique. Ceux qui ne le font pas perdent ce capital et sont marginalisés dans le concert international.

De nouveaux "savoirs-pouvoir" (Foucault, 1976) sont établis qui définissent ce qu'est un "acteur international légitime", disciplinant non seulement les personnes, mais aussi les États et les sociétés sous l'égide d'une "moralité" internationale.

Certains des thèmes sur lesquels ces pratiques travaillent peuvent être légitimes, mais sont dénaturés par l'utilisation de mécanismes d'oppression ou de peur, la mystification de nouvelles valeurs symboliques sur la société, administrées dans les médias de communication, aveuglant le raisonnement.

Ces exemples révèlent un défi analytique pour la critique traditionnelle. L'adhésion à certains discours, souvent associés à la gauche et perçus comme intrinsèquement émancipateurs, génère une limitation dans la capacité de critique profonde envers ces nouvelles formes d'influence. Il est fondamental de rappeler que le travail critique n'implique pas une affiliation idéologique, mais la capacité d'entrevoir et de déchiffrer les réalités du pouvoir environnant.

En opérant sous le postulat que la source de ce pouvoir symbolique que nous voyons dans les systèmes de communication actuels est intrinsèquement bénigne, on entrave la reconnaissance de la manière dont l'instrumentalisation de ces valeurs peut, paradoxalement, générer de nouvelles hiérarchies, distinctions, mécanismes de contrôle social, ou ce qui a été souligné avec plus d'emphase ici : des conflits dans la société dans le style de la Bataille Culturelle, qui méritent une vigilance critique constante. Cette difficulté à l'autocritique dans les analyses est peut-être due à leur engagement envers des idéaux de justice et de progrès, mais elle constitue l'angle mort pour des disciplines comme l'EPC.

Une nouvelle discipline ?

La perspective soulevée ici peut s'avérer inconfortable pour les théoriciens ancrés dans l'EPC classique, mais, simultanément, elle se présente comme éclairante pour dénouer certaines questions restées sans réponse dans le passé et qui semblent désormais plus évidentes.

Si l'EPC, en raison de ses origines et de ses racines idéologiques, se trouve dans l'impossibilité d'assumer le défi d'aborder ce nouvel espace d'étude du pouvoir, il est nécessaire de céder l'analyse à une nouvelle discipline. Il est proposé de la nommer Politique Culturelle de la Communication (PCC) ou Idéologie Symbolique de la Communication (ISC).

Cette nouvelle branche, modèle ou discipline examinerait les relations que les organismes transnationaux établissent sur la structure de la communication, de la culture et de la société : la forme et les objectifs avec lesquels les médias sont financés pour être favorables à leurs intérêts ; comment des agendas conjoints sont conçus pour créer des environnements propices à l'acceptation de leurs intérêts dans la société ; et, de manière cruciale, comment ce travail coordonné entre organismes internationaux, États, médias de communication et industries culturelles est entré en collision avec les cultures, traditions et le sens commun d'une bonne partie de la société. Ce conflit génère des divisions sociales encadrées dans ce qui a été appelé une Bataille Culturelle.

Crise du financement et le mainstream

Malgré tout, le problème pour les entreprises médiatiques pourrait cependant rester leur durabilité à plusieurs niveaux.

Le point soulevé par Ramón Zallo (2011) est pertinent lorsqu'il signale qu'une grande partie des études en EPC ont été financées par des organismes internationaux, ou en première instance, par des universités et instituts qui dépendent eux-mêmes d'ONG ou d'organismes mondiaux. Il est nécessaire de se demander si, derrière leurs positions, approches et thématiques, existe un intérêt particulier qui compromet leur autonomie, ou s'ils seraient effectivement en mesure de développer des recherches avec ces approches. Les études qui ne sont pas financées de cette manière peuvent de toute façon répondre au nouveau mainstream. Il est établi que les positions critiques d'hier sont, en réalité, le nouveau courant dominant.

Cette dynamique peut également suggérer que les médias et les corporations médiatiques opèrent à l'encontre de leurs intérêts corporatifs originaux (économiques), subordonnant le gain monétaire immédiat à l'impératif de l'accumulation de capital symbolique imposé.

Conclusions

  1. Migration du pouvoir vers le Capital Symbolique Le pouvoir hégémonique présente une migration de l'intérêt pour le capital économique vers l'exploitation du capital symbolique, se concentrant sur la colonisation de la conscience et du sens commun, où les nouveaux acteurs agissent dans un cadre de gouvernance globale.

  2. Le Nouveau mainstream La critique idéologique traditionnelle appartient à ce nouveau mainstream, ce qui lui rend difficile d'apprécier le phénomène.

  3. La lutte pour la liberté Si nous devons l'aborder sous l'angle du champ de lutte, nous devrions la considérer non comme une réaction idéologique, mais comme une lutte essentielle pour l'autonomie face à une gouvernance symbolique. L'objectif final pour un nouveau modèle d'EPC serait que la société et les individus conservent la liberté d'autodétermination, la libre pensée et la capacité de dissidence.

Références

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Zallo, R. (2011) Estructura de la comunicación y de la cultura. Políticas para la era digital.   Gedisa, Barcelona.




CÁTEDRA UNESCO DE LA COMUNICACIÓN 2025

Del Capital Económico al Capital Simbólico: 

Nuevos agentes, contenidos y la reconfiguración 

del sistema de poder global



Ensayo

César A. Rodríguez Charry

Comunicador Social-Periodista, Ma. Antropología de la Comunicación. Profesor e Investigador.

rodriguez.cesar@javeriana.edu.co

+57 312 3218156


Introducción


Durante décadas, la Economía Política de la Comunicación (EPC) ha sido una herramienta indispensable para develar y analizar las complejas relaciones de poder que subyacen al conglomerado de los medios de comunicación y la comunicación en general y su relación con los sistemas económicos y políticos. Su rigor analítico nos ha permitido desvelar desde sus orígenes althuserianos, cómo por ejemplo, los medios de comunicación y otras instituciones eran aparatos del poder y de los Estados, para ejercer presión ideológica en la sociedad. También en los estudios de Chomsky y Herman (1988, 19995), por ejemplo se mostró cómo la de propiedad, la concentración de los mercados y las lógicas de financiamiento en el  capitalismo, ejercen una influencia determinante sobre la producción, distribución y consumo de la información y la cultura. Fue la EPC la que nos fue revelando las estructuras económicas que podían moldear nuestras realidades comunicativas y señalaban a los mercados como los principales agentes de una opresión que desde el campo de la comunicación, llegaba a las esferas de la vida social.


Sin embargo, a pesar de su innegable legado, a finales del primer cuarto del siglo XXI evidenciamos un nuevo contexto donde se revelan nuevos actores, intereses, formas de actuar y efectos sobre la sociedad que ayudan a dar forma a una serie de preguntas cruciales y que a mi juicio no han sido abordadas: ¿Cómo se manifiesta hoy una parte importante del poder cuando sus intereses no son solamente el  dinero y la propiedad, qué otros tipos de capital (simbólico o cultural) son ahora cruciales, y por qué unos y otros luchan por ellos, y, cuáles pueden ser los efectos para la sociedad de este nuevo contexto de conflicto?

Así como ayer perdimos la inocencia frente a los medios de comunicación al entender que ellos eran también una plaza pública para la transmisión de las ideologías de Estado o de los intereses económicos del capital, ahora se propone que debemos perder la inocencia al comprender como ciertos organismos internacionales, organizaciones filantrópicas y ONG´s financiadores de las empresas mediáticas, también cargan en algunos casos con sus intereses no revelados. Así en la definición de la EPC que dice: “es el estudio de las relaciones sociales, particularmente las relaciones de poder, que mutuamente constituyen la producción, distribución y consumo de recursos, incluidos los recursos de comunicación. (Mosco 2009), se entraría a considerar estos nuevos agentes como los grandes protagonistas del momento y evaluar su trabajo y efecto sobre los sistemas de comunicación y la sociedad en general. Como segunda tarea estará saber que, dado que estas instituciones ya tienen garantizada su financiación, el trabajo que hacen a través de los medios en la sociedad debe tener otros intereses más allá que las retribuciones económicas. Y por último y dada la limitación temática de este ensayo se limitará a proponer a modo de posible ejemplos cuáles son los efectos que posiblemente está teniendo en la sociedad occidental. 

En respuesta a estas inquietudes, la tesis central de este ensayo es que la fuerza del poder ya identificado por la EPC, presenta una migración, al menos parcial, del capital económico al capital simbólico y cultural en diferentes niveles. Esta nueva forma de influencia, que opera a través de la legitimación de discursos y la imposición de valores, puede manifestarse incluso desde esferas y narrativas asociadas con las izquierdas, o el progresismo, lo que exige un cambio de mirada fundamental en los estudios de comunicación. 

En otras palabras y para ir más allá: hoy, un nuevo y verdadero campo de batalla se está creando y va  del capital económico, o no solamente, sino el capital cultural y simbólico. En este nuevo campo, el poder ya no se concentra en manos de los dueños de los medios, sino en quienes logran controlar los discursos y valores simbólicos que allí aparecen. Los actores que están ejerciendo esta influencia de forma más efectiva ya no son los dueños, defensores y promotores de los mercados tradicionales, sino aquellos que en niveles superiores operan, por ejemplo, bajo un manto ayuda o de crítica social. Este ensayo desea proponer a la mesa de estudio de la EPC, este nuevo escenario.


La "Batalla Cultural", indicio y puerta de entrada

El valor innegable de la EPC radica, precisamente, en su capacidad para desvelar la influencia estructural del capital económico y la concentración del poder en la esfera comunicacional. Esta corriente nos proporcionó un marco crítico para entender cómo la mercantilización transformaba la información y la cultura en productos susceptibles de intercambio. Asimismo, la EPC puso de manifiesto cómo la creciente concentración de la propiedad mediática en pocas manos (Murdock, Golding, 1974, 1979) no era un mero fenómeno económico, sino una fuerza que limitaba la pluralidad de voces, restringía el acceso a la información diversa y, en última instancia, socavaba los ideales democráticos de la comunicación. Este enfoque, nutrido por la economía política clásica y marxista, la sociología crítica, los estudios de comunicación, los estudios culturales, la semiótica y la ciencia política, en un marco de la posmodernidad, nos proporcionó las herramientas para comprender la infraestructura material que subyace a la comunicación, desafiando la noción de unos medios de comunicación autónomos, transparentes o de por ejemplo un periodismo puramente al servicio del interés público.


Hoy nos enfrentamos a desafíos igualmente graves en la esfera comunicacional: una fuerte denuncia aparece en escenarios conservadores sobre la falta de pluralidad de voces, la restricción al acceso a la información verdaderamente diversa, la coacción de la libre expresión (como la cultura de la cancelación), o la monotematización de los productos de la industria cultural y del entretenimiento.

Así, desde esta propuesta, los nuevos actores de esta nueva configuración del poder y sus intereses han cambiado. El centro de gravedad del poder simbólico ya no recae solo en los conglomerados mediáticos tradicionales y sus dueños, sino en una red de agentes transnacionales o agencias multilaterales con un alto impacto capital simbólico: instancias como Naciones Unidas (y sus organismos internacionales), organizaciones filantrópicas de gran influencia (como Open Society Fundation o la Fundación Bill y Melinda Gates) y un grupo significativo de ONG.




Estos actores ejercen una nueva forma de autoridad superior a través de la legitimación de discursos y la difusión de valores culturales y otros bajo la idea de "democracia", lo que nos exige trascender el análisis de la propiedad para enfocarnos en una especie de “cultural política de la comunicación”. 

La evidencia del desplazamiento de poder es palpable en la esfera simbólica. Basta con examinar el campo discursivo que acompaña a los grandes temas o relatos contemporáneos (raza, género, cambio climático, feminismo, diversidad, inclusión, etc). Observamos una fuerte y polarizada oposición de las audiencias frente a las propuestas de contenidos en estos temas en medios hegemónicos internacionales (como BBC, CNN, DW) y nacionales (como Semana, El Tiempo, El Espectador o La Silla Vacía), por sólo mencionar algunos significativos en términos de audiencias en la esfera del periodismo.

Este conflicto ideológico no se limita a las noticias; se irradia a la industria cultural y del entretenimiento. Se manifiesta en las propuestas temáticas de las plataformas de televisión por  streaming y las productoras de cine y televisión, donde el capital simbólico parece querer legitimar ciertos valores culturales que se disputan y debaten con intensidad constantemente. Esta migración del centro de gravedad del poder - del control económico y a veces social directo a la imposición de un nuevo sentido común y valores  a través de la cultura y las narrativas que circula en la sociedad alimentadas mediáticamente- se ha dado en llamar por las nuevas derechas como “Batalla Cultural” y confirma la necesidad urgente de su observación y análisis por parte de los estudios en comunicación.

Por eso, si bien una de las definiciones clásicas de la disciplina se centra en la “concentración cada vez más fuerte de la propiedad de los medios de comunicación” (Mosco, 2009), una nueva definición que pueda acoger este nuevo conflicto podría añadir por ejemplo una más -en construcción- para estos casos: la concentración cada vez más fuerte y unidimensional de la dirección simbólica y discursiva de los medios, cuyo efecto principal reside en la esfera cultural.


La migración del poder y el geoglobalismo

La primera definición, la tradicional de la EPC y otras que le han seguido, deriva de las condiciones económicas y políticas propias del capitalismo corporativo y las lógicas de los mercados globales, donde las grandes corporaciones mediáticas tienen el protagonismo.





La segunda propuesta, obedece a los usos y condiciones ideológicas y políticas (aunque con obvias repercusiones económicas) de las lógicas de un geoglobalismo. En este marco, el poder simbólico es ejercido por instituciones transnacionales que en términos de Bourdieau, han acumulado un inmenso capital simbólico

Siguiendo a Mosco (2009) en su atención al devenir histórico, la propuesta de acción a futuro de la EPC no es una simple revisión; es una adaptación necesaria a las condiciones de la era contemporánea. 

La importancia de esta mutación que ha llevado a esas batallas, se hizo visible en los debates que siguieron a la crisis sanitaria de 2019, que polarizaron a la opinión pública. La discusión clave reside en la denuncia de una nueva forma de "gobernanza global" impulsada por Organizaciones Internacionales públicas y foros globales, que por ejemplo propusieron casi como norma global, las limitaciones a la movilidad y al libre desplazamiento, en contra de los textos de muchas de las constituciones de los Estados.

La tesis en disputa aquí quiere mostrar la posibilidad de que unas estas élites simbólicas quieran imponer un sujeto universal y abstracto, haciendo que el demos (el pueblo particular) ceda ante una lógica de inclusión totalitaria, el que todos, por fin, somos “incluidos”, como lo explica el activista neoconservador Agustín Laje (2024).  Se trataría de un proceso contemporáneo de ingeniería social que rediseñaría la organización internacional de los estados, suplantando antiguos principios y valores por una nueva moral que se difunde y financia profusamente y a la que los buenos ciudadanos deben adherirse. Para este fin, se estarían utilizando estratégicamente a los medios de comunicación (desde corporaciones internacionales hasta influencers locales) como nuevos aparatos ideológicos de reproducción simbólica, agenciando lenguajes, discursos y nuevas prácticas sociales e interpersonales que legitiman el nuevo orden y lo solidifican desde la base social.



La mercantilización del sentido común

Mosco (2009) propone tres puntos de entrada en los casos de revisiones o reformulaciones: La Mercantilización, la Espacializacion y la Estructuración. Para objeto de este ensayo me referiré sólo a algunos de los elementos constitutivos de estos tres puntos de entrada sobre los que una revisión y propuesta posterior más extensa puede trabajar para ir dando forma a este posible nuevo modelo. Encontramos algunas coincidencias y divergencias que ayudan a ir definiendo la propuesta ya expuesta arriba, haciendo énfasis en los aspectos culturales y simbólicos. 

En esta nueva configuración, el beneficio que impulsa a la acción ha mutado. Se observa en las propuestas de las batallas culturales que ahora no se trata únicamente de las ganancias económicas directas para las empresas mediáticas, plataformas de streaming, influencers o la industria del entretenimiento, ni tampoco de los beneficios ideológicos tradicionales para los poderes o los Estados.

El verdadero beneficio que se busca y que se acumula en los nuevos agentes con gran capital simbólico residirían en la obtención de adhesiones ideológicas globales sin reparos a las "buenas prácticas sociales", a lo "políticamente correcto", y a la norma social impuesta.

El objetivo es encontrar legitimación cultural, garantizando que el nuevo discurso hegemónico se integre en la conciencia social. Este capital es, en última instancia, elaborado tradicionalmente desde los niveles nacionales, y posteriormente es el motor que permite la reproducción del sistema, ahora global.

De ser así, uno de los motivos por el cual a estos nuevos actores transnacionales (fundaciones, ONG, organismos globales) no les interesa primordialmente el capital económico, pues ya lo poseen, es que van por de capital simbólico y la legitimación cultural que garantiza la reproducción del sistema. El dinero que tienen se invierte para financiar la estructura por medio de programas como erl marco ESG (Ambiental, Social y Gobernanza).  Este conjunto de criterios no sería sólo una moda financiera, sino un mecanismo político-simbólico impulsado por instancias como las Naciones Unidas, a través de iniciativas como los Principios para la Inversión Responsable (PRI) y los Objetivos de Desarrollo Sostenible (ODS), y cofinanciado por influyentes organizaciones filantrópicas. 

Se interpreta que el rol de estos agentes transnacionales no sería la ganancia económica directa, sino la acumulación de legitimación cultural y la imposición de un sentido común global. Los dineros invertidos en el sistema mediático y otras instancias de la sociedad como la educación, esperarían ser traducidos una "nueva moral" y unas "buenas prácticas sociales" en criterios a veces de obligatorio de cumplimiento para el capital corporativo, como la reciente resolución de la haya de octuibre de 2025 sobre medio ambiente y cambio climático. De este modo, si esto es así, el sistema ESG es uno de los ejemplos que ayuda a demostrar cómo el poder ha pasado de la propiedad de los medios de producción a la dirección o administración simbólica, y de cómo ese capital debe operar y en qué narrativas debe invertir, obligando así a las élites económicas tradicionales a adherirse a la agenda de la gobernanza global.

Esta mutación que se presenta en los protagonistas del sistema, resulta crucial para entender los nuevos fenómenos, porque altera las lógicas de las relaciones de poder y genera nuevas dinámicas de conflicto ideológico.

Se observa, por ejemplo, que lo que históricamente se conocía como movimientos de resistencia —cuyas voces lograban visibilidad a través de medios alternativos y a veces corporativos—, ahora constituye la masa central del nuevo mainstream. Este nuevo mainstream, al poseer y articular el capital simbólico dominante, ha comenzado a ejercer una hegemonía cultural. Por lógica dialéctica, a este nuevo centro de poder simbólico le ha emergido una nueva "resistencia", invirtiendo los roles tradicionales de la lucha política y cultural. Esta inversión pone también de manifiesto la necesidad de analizar el poder no solo desde la economía, sino desde la esfera de la legitimación cultural.

La parte de este nuevo poder que se denuncia, estaría representado por ejemplo en la capacidad de alterar identidades locales, nacionales o regionales, impactando dimensiones específicas de la vida social.

Si seguimos una argumentación conceptual desde el marxismo veremos como la lógica de la explotación habría migrado del ámbito estrictamente material al simbólico. 

Si en el capitalismo clásico el trabajador entregaba sus horas de labor a cambio de un salario, hoy lo que la audiencia y el consumidor entregan es su capacidad crítica, su identidad y sus valores preexistentes.

Esta nueva forma de explotación se manifiesta, no en la relación factual de la jornada laboral, sino en la colonización de dimensiones simbólicas clave: las relaciones afectivas, la vida familiar, la autonomía del pensamiento y el sentido común. El objetivo primordial de los nuevos agentes no sería ya la conciencia de las horas de trabajo, sino la obtención de adeptos y la adhesión ideológica sin reservas.

Esta estrategia de unificación y estandarización de valores globales tiene efectos profundos de desorientación y disociación. La fetichización, un concepto también trabajado allí, ahora se presenta con renovada potencia al adquirir o consumir determinados productos mediáticos. Esta fetichización cultural estaría impulsada por las estrategias avanzadas de la comunicación política y de marketing, que operan como aparatos ideológicos de reproducción simbólica para imponer una nueva moral global.


La espacialización y el espacio global del consenso

La espacialización en la perspectiva que aquí se expone resulta tan determinante como lo fue para la EPC clásica, pues compete igualmente al espacio global de la comunicación. No obstante, en la actualidad, este espacio se caracteriza por una serie de políticas y contenidos unificados y estandarizados como lo habría denunciado Adorno y Horkheimer en su Dialéctica del Iluminismo (1965). La conexión global de los medios no se logra primariamente por la expansión del capital, sino por la homogeneidad del mensaje y sus contenidos simbólicos.

Como se indica en la EPC, la espacialización no aniquila el espacio, sino que transforma las relaciones espaciales entre las personas, los bienes y los mensajes, y se transforma a sí misma (Mosco, 2009, citando a Lash y Urry, 1987). En el contexto del avance tecnológico actual, el debate clásico espacio-tiempo parece prácticamente superado. Una vez resuelto el problema de la transmisión del signo a la velocidad de la luz (Debray, 2000), la principal tarea es asegurar los canales para la difusión unificada de la institucionalidad global.

Para la construcción de este nuevo modelo, sería pertinente tener en cuenta los procesos de desmaterialización de la sociedad, al estilo de las reflexiones de Bauman (2003), la era digital como marco tecnológico regulador de las nuevas relaciones de poder al estilo propuesto por la Mediología, pues así como el capítulo de las nuevas tecnologías no es ajeno a la EPC (Zallo, 2011), desde las propuestas de Debray (2000) se pueden dar luces sobre cómo se está configurando el nuevo poder transnacional en una sociedad digitalizada, y qué posibles efectos puede tener en la configuración de una nuevo orden mundial, o en términos de la Mediología, en una nueva mediásfera.


La Investigación pendiente para la EPC

El estudio de estas nuevas estructuras organizativas requerirá para los investigadores aventurados una investigación profunda y rigurosa. Se necesita aprovechar el potencial de una sociedad de datos abiertos y la Inteligencia Artificial Generativa para desvelar: Las estructuras organizativas de los nuevos agentes simbólicos, sus fuentes de financiamiento y alcances regionales, sus agendas temáticas y los elementos que componen su estructuración ideológica y su accionar sobre la sociedad global y la vida cotidiana de las personas, analizar los mensajes y evaluar el porqué del choque cultural.



Manifestaciones contemporáneas de la influencia cultural

Ejes temáticos y el campo de batalla simbólico:

Existe una coincidencia con Mosco (2009) en los ejes de la estructuración social: clase social, raza, género, medio ambiente, feminismo y hegemonía. A estos se suman temas cruciales en el discurso global contemporáneo, tales como familia, religión, educación escolar, diversidad, inclusión o multiculturalidad.

Sin embargo, al ser analizados desde la perspectiva que aquí se abre, estos ejes adquieren una nueva dimensión analítica al enfrentarse a los movimientos de resistencias neoconservadoras. Este choque constituye el campo de batalla simbólico y cultural cuyo estudio se propone investigar.

La reconfiguración del poder hacia el capital simbólico no se limita a una abstracción teórica; sus efectos parecen manifestarse de manera palpable en el sistema global de comunicación como señalamos arriba y en esferas tan diversas como la gobernanza, la geopolítica y la economía.

Se observa cómo esta dinámica opera en la práctica, revelando nuevas formas de influencia y, a su vez, exponiendo zonas que permanecen veladas para una crítica anclada en concepciones tradicionales del poder. 

Las empresas y los medios de comunicación en la actualidad, ya sea por una agenda estratégica, por una financiación externa que ayuda a solventar las crisis económicas y de credibilidad por las que pasan, o impulsados por las mareas culturales contemporáneas, han trabajado meticulosamente en construir estos capitales simbólicos para legitimarse en el marco de acciones sociales distinguibles y culturalmente loables (como el marco ESG, por ejemplo). Desde la tesis que se presenta aquí, este esfuerzo consolida la hegemonía de una nueva moral global.




Para una investigación futura que deseé desentrañar las complejas dinámicas de poder que migran del capital económico al capital simbólico, aparte del enorme trabajo de la EPC, incluyendo su modelo culturalista y herramientas por ejemplo de la semiótica para analizar los contenidos, resulta pertinente apoyarse en herramientas conceptuales ya desarrolladas, aunque paradójicamente provengan de distintas orillas ideológicas. La particularidad de la aproximación que aquí se propone radica en aplicar los marcos analíticos de Luis Ramiro Beltran, Pierre Bourdieu, Michel Foucault o Jean-François Lyotard para iluminar el nuevo centro de gravedad del poder comunicacional. Unas vías de observación y análisis pueden ser estas:


El Capital Simbólico como fuente de legitimidad y beneficio (Bourdieu)

Así, se propone utilizar el concepto de Capital Simbólico desarrollado por Bourdieu, pero llevándolo a otro plano para analizar no sólo la acumulación de prestigio, honor y autoridad moral por parte de los nuevos agentes transnacionales (fundaciones, ONG, organismos globales). Este capital no es meramente un status, reconocimiento o una cualidad, sino una fuerza social acumulada que permite a estos actores imponer una visión del mundo como legítima y distinguida, ocultando la arbitrariedad de sus propias agendas. El capital simbólico, al convertirse en la moneda de cambio hegemónica, facilita la obtención de adhesiones ideológicas sin necesidad de la coerción económica directa. En la propuesta que se hace aquí, el capital simbólico es la fuerza de la base de las sociedades, su cultura acumulada, convertida a moneda de cambio.



Saberes-Poder y la normalización del discurso

Desde el marco de Foucault, (1976, 1979) se entiende que el poder no es una entidad estática, sino una red de saberes y poder que operan para normalizar y disciplinar la conducta y el discurso social. En la nueva configuración, los medios de comunicación y las plataformas culturales actúan como espacios donde se articula una verdad institucionalizada (por ejemplo, sobre temas de raza, género o medio ambiente) que no sólo se difunde, sino que vigila y sanciona el disenso. Visto desde la sociología funcionalista también podría apoyarse en conceptos como Contagio Social, o la Espiral del Silencio. La cultura de la cancelación, por ejemplo, puede ser observada como un mecanismo disciplinario que garantiza la adhesión a la norma social impuesta, ejerciendo poder no a través de la ley, sino de la exclusión discursiva.



El Diferendo y el silenciamiento de voces (Lyotard)

El concepto de diferencia o diferendo propuesto por Lyotard permite analizar las situaciones en las que una voz se silencia debido a que resulta incompatible con el medio o el género del discurso dominante. En el contexto de la EPC, esto se manifiesta cuando las voces disidentes (la "nueva resistencia") no pueden ser simplemente refutadas, sino que son marginadas porque su lenguaje y sus preocupaciones no son reconocidos como válidos o siquiera audibles dentro del marco hegemónico del capital simbólico. Se produce un silenciamiento por incompatibilidad al operar regímenes que se considerarían no aceptables por la institucionalidad global.

A continuación, se proponen algunos ejemplos globales que ilustran cómo la estructuración del poder simbólico aparece y cómo ejerce su influencia, incluso desde discursos asociados con la tradicional crítica social en la comunicación, desafiando como investigadores en comunicación nuestras categorías analíticas preestablecidas.



La "Cultura de la cancelación" y la reconfiguración del discurso público

En los últimos años, el fenómeno de la "cultura de la cancelación" ha aparecido como un mecanismo que intenta regular los discursos públicos. En estas acciones se lleva a la deslegitimación y al ostracismo a figuras públicas o simples ciudadanos por expresarse libremente fuera del marco socialmente aceptado, o por acciones consideradas inaceptables. Aquí se ilustra cómo el poder se ejerce a través del valor simbólico.

El valor simbólico es central en la "cultura de la cancelación" al establecer un código moral y discursivo que define lo que es "aceptable" en la esfera pública. Es la cultura de lo políticamente correcto, de un “buenismo” imperante, que... posiblemente esta propuesta pueda enfrentar.

Quienes son "cancelados" pierden este capital simbólico, Bourdieu (1988), siendo excluidos no por una lógica económica, sino por una sanción cultural.

Se establecen nuevos "saberes - poder", Foucault (1979) que definen y normalizan discursos sobre la justicia social y la inclusión. Este poder disciplina las expresiones, limitando lo que puede ser dicho sin incurrir en deslegitimación.

Se producen "diferendos" Lyotard (1988) cuando las explicaciones o defensas de las figuras "canceladas" no son juzgadas en un plano de igualdad discursiva, sino silenciadas o descalificadas por no ajustarse al régimen dominante.



La Adopción de la "diversidad e Inclusión" (Wokismo)

Grandes corporaciones globales han intensificado la promoción de las diversidades con énfasis en la sexual, la inclusión, la multiculturalidad y la sostenibilidad en sus contenidos y estrategias de marketing. Este "wokismo capitalista" enfocado en los ejes ya expuestos, son ejemplo de la primacía del valor simbólico, dado que se pide una aceptación bajo un marco de enfrentamiento.

Este valor simbólico se alinea con causas progresistas y se ha convertido en un activo central para las empresas (capitalistas) a través del cual acceden a recursos nacionales e internacionales.

Las empresas que adoptan estos valores, acumulando capital simbólico y una licencia social para operar que trasciende el beneficio económico. Los consumidores, al elegir estas marcas, eventos, campañas, medios, sienten que participan felices en un consumo de valores.

Se establecen nuevos "saberes-poder", Foucault (1976) que normalizan ciertos discursos sobre la identidad y la moralidad, regulando sutilmente las expectativas sociales y familiares y de interacción humana, y las percepciones de lo "correcto".

La Inversión ESG (Ambiental, Social y de Gobernanza) en la economía global. El auge de la inversión ESG, donde los criterios ambientales, sociales y de gobernanza se integran en las decisiones financieras, ilustra cómo los valores simbólicos influyen directamente en la economía global y en políticas programáticas de todo tipo de entidades.

Se genera legitimidad (Bourdieu) para los actores financieros que se alinean con estos estándares, legitimando sus prácticas y atrayendo capital "moral". La desinversión en empresas no-ESG puede deberse a la pérdida de este capital simbólico.

Se establecen nuevos "saberes-poder" (Foucault) que definen lo que es por ejemplo una inversión "responsable" o una economía "sostenible", ejerciendo con este nuevo conocimiento una influencia disciplinaria sobre el comportamiento desde el capital global, hasta el consumo particular de las personas.

Se producen "diferendos" Lyotard (1988) cuando las críticas a la inversión ESG por ejemplo, los bonos verdes, las huellas de carbono. aparecen desviando la atención de problemas sistémicos, son descalificadas por no ajustarse al régimen que habla de la "sostenibilidad" y la "responsabilidad", silenciando otros debates. 



La "diplomacia de valores" y la geopolítica de los Derechos Humanos y la democracia

La promoción de la "democracia", los "derechos humanos" y el "estado de derecho" como pilares de la política exterior por parte de ciertos actores globales, evidencia la influencia de valores simbólicos en la geopolítica.

El valor simbólico es crucial, ya que la adhesión a estos "valores" se convierte en capital simbólico en el escenario global. Los países que los promueven o cumplen ganan legitimidad y una autoridad moral que les permite ejercer influencia, más allá de su poder militar o económico. Los que no, pierden este capital y son marginados en el concierto internacional.

Se establecen nuevos "saberes-poder" Foucault (1976) que definen lo que es un "actor internacional legítimo", disciplinando no sólo ya a las personas, sino también a los estados y sociedades bajo el paraguas de una "moralidad" internacional.

Algunos de los temas sobre los que trabajan estas prácticas pueden ser legítimos, pero quedan desvirtuadas por el uso de los mecanismos de opresión o miedo, mistificación de nuevos valores simbólicos sobre la sociedad, administrados en los medios de comunicación, cegando el razonamiento. 

Estos ejemplos revelan un desafío analítico para la crítica tradicional. La adhesión a ciertos discursos, a menudo asociados con la izquierda y percibidos como inherentemente emancipadores, genera una limitación en la capacidad de crítica profunda hacia estas nuevas formas de influencia. Es fundamental recordar que la labor crítica no implica una afiliación ideológica, sino la capacidad de vislumbrar y descifrar las realidades del poder circundante.

Al operar bajo el supuesto de que la fuente de este poder simbólico que vemos en los sistemas de comunicación actual es intrínsecamente benigna, se obstaculiza el reconocimiento de cómo la instrumentalización de estos valores puede, paradójicamente, generar nuevas jerarquías, distinciones, mecanismos de control social, o lo que se ha señalado con más énfasis aquí: conflictos en la sociedad al estilo de la Batalla Cultural, lo que merecen una vigilancia crítica constante. Esta dificultad para la autocrítica en los análisis quizás se deba a su compromiso con ideales de justicia y progreso, pero que constituye el punto ciego para disciplinas como la EPC.



¿Una nueva disciplina?

La perspectiva planteada aquí puede resultar incómoda para los teóricos anclados en la EPC clásica, pero, simultáneamente, se presenta como iluminadora para desentrañar ciertos interrogantes que han permanecido sin resolver en el pasado y que ahora parece más evidentes.

Si la EPC, debido a sus orígenes y raíces ideológicas, se encuentra imposibilitada para asumir el reto de abordar este nuevo espacio de estudio del poder, se requiere ceder el análisis a una nueva disciplina. Se propone denominarla Cultural Política de la Comunicación (CPC) o Ideología Simbólica de la Comunicación (ISC)

Esta nueva rama, modelo o disciplina examinaría las relaciones que los organismos transnacionales establecen sobre estructura de la comunicación, la cultura y la sociedad: la forma y los objetivos con que se financia a los medios para ser proclives a sus intereses; cómo se diseñan agendas conjuntas para crear ambientes propicios para la aceptación de sus intereses en la sociedad; y, crucialmente, cómo este trabajo coordinado entre organismos internacionales, Estados, medios de comunicación e industrias culturales ha chocado contra las culturas, tradiciones y el sentido común de buena parte de la sociedad. Este conflicto genera divisiones sociales enmarcadas en lo que se ha denominado una Batalla Cultural.



Crisis del financiamiento y el mainstream

Con todo, sin embargo para las empresas mediáticas el problema quizás siga siendo su sostenibilidad en varios niveles.

Se considera pertinente lo señalado por Ramón Zallo (2011) cuando señala que gran parte de los estudios en la EPC han sido financiados por organismos internacionales, o en primera instancia, por universidades e institutos que a su vez dependen de ONG u organismos globales. Resulta necesario plantear si, detrás de sus posturas, enfoques y temáticas, existe un interés particular que compromete su autonomía, o si, sí estarían en la posibilidad de desarrollar investigaciones con estos enfoques. Los estudios que no son financiados de esta manera, a pesar de sus posturas, pueden responder de todas maneras al nuevo mainstream. Se establece que las posturas críticas de ayer son, en realidad, la nueva corriente dominante.

Esta dinámica también puede sugerir que los medios y corporaciones mediáticas operan en contravía de sus originales intereses corporativos (económicos), supeditando la ganancia monetaria inmediata al imperativo de la acumulación de capital simbólico impuesto.



Conclusiones

1. Migración del poder al Capital Simbólico

El poder hegemónico presenta una migración del interés por el capital económico a la explotación del capital simbólico, enfocándose en la colonización de la conciencia y el sentido común, donde los nuevos actores actúan desde un marco de gobernanza global

2. El Nuevo mainstream

La crítica ideológica tradicional pertenece este nuevo mainstream, lo que le dificulta apreciar el fenómeno. 

3. La lucha por la libertad

Si vamos a verlo desde el campo de lucha, tendríamos que verlo no como una reacción ideológica, sino una lucha esencial por la autonomía frente una gobernanza simbólica. El propósito final para un nuevo modelo de EPC sería que la sociedad y los individuos conserven la libertad de autodeterminación, el libre pensamiento y la capacidad de disenso. 


Referencias


Horkheimer, M., Adorno, T. (1965). Dialéctica del iluminismo. Buenos Aires, Argentina: Sur.

Zallo, R., Mosco, V., Schlesinger, P., Tremblay, G., Bustamante, E., Mattelart, A., ... & Crovi Druetta, D. (2011). Poder, medios, cultura. Una mirada crítica desde la economía política de la comunicación. Paidós.

Debray, R. (2000) Introducción a la Mediología, Paidós, Barcelona.

Bourdieu, P. (2016). La distinción: criterio y bases sociales del gusto. taurus.Foucault, M. (1976). Vigilar y castigar: Nacimiento de la prisión. Siglo XXI Editores.

Varela, J., & Alvarez-Uría, F. (1980). Michel Foucault Microfisica Del Poder. La Piqueta, Madrid.

Laje, A. (2025) Globalismo. Ingeniería social y control total en el siglo XXI. Harper Enfoque.

Lyotard, J. F. (1988). La Diferencia. Gedisa.

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Zallo, R. (2011) Retos actuales de la economía crítica de la comunicación y la cultura. Paidós, Buenos Aires.

Zallo, R. (2011) Estructura de la comunicación y de la cultura. Políticas para la era digital.   Gedisa, Barcelona.


Urgente llamado a los futuros líderes de Colombia: La recuperación de los medios públicos


Desde la llegada de Gustavo Petro a la presidencia de Colombia, los canales de televisión Señal Colombia, Canal Capital, Canal Trece, Eureka, y especialmente Radio Nacional de Colombia con sus "emisoras de paz", se han transformado en un bastión para proteger al gobierno de las críticas de la oposición. Además, se han convertido en un espacio resguardado de miradas indiscretas, donde se diseñan y ejecutan estrategias propagandísticas gubernamentales, al más puro estilo de Goebbels en la Segunda Guerra Mundial.

El gobierno de Petro no sólo se ha apropiado de los medios públicos para difundir sus planes de manera propagandística, sino que también ha sido utilizados por sus directivos para alimentar egos y hacer defensas personales. En muchos casos, estos contenidos se asemejan a una publicidad preelectoral encubierta.

Lo más preocupante es el efecto en las audiencias, cuyo concepto sobre los medios públicos ha cambiado drásticamente. Ahora, estas nuevas audiencias consideran legítimo que estos medios sean empleados para desplegar la propaganda gubernamental.

Esta conducta por parte de las directivas y periodista de estos medios contraviene diversas leyes y normativas fundamentales en cualquier democracia. De hecho, se puede afirmar sin temor a equivocarse que esta situación no tiene precedentes en la historia de los medios públicos en Colombia.

La tarea de restaurar la verdadera esencia de un medio de comunicación público será ardua y prolongada. Se trata de cuatro canales de televisión y una cadena de emisoras que cubren la totalidad del territorio nacional. Será imprescindible implementar estrategias de comunicación igualmente poderosas para reconstruir la credibilidad de estos medios y hacer comprender a la ciudadanía, nuevamente, que los medios públicos no están al servicio del gobierno, sino para servir a la sociedad.

En este mismo sentido, las temáticas y el tratamiento de los contenidos de los programas, especialmente en los canales de televisión (en particular los infantiles y juveniles), requieren una revisión urgente. Estos programas contienen elevadas dosis de ideología progresista, camufladas como espacios de entretenimiento y supuesta educación.

Lamentablemente, los medios de comunicación públicos se han convertido en un tema de discusión política. Siendo públicos, deberían permanecer al margen de cualquier marea electoral. Sin embargo, el presidente Gustavo Petro, el gerente general de RTVC, Hollman Morris, y una nueva camada de periodistas los han arrojado al fuego de los debates políticos.

Por lo tanto, los candidatos presidenciales de otras orillas y de la oposición, como Sergio Fajardo o Vicky Dávila, deben incluir en sus agendas y programas de gobierno un punto que contemple la recuperación de estas emisoras de radio y televisión. Esto implica una revisión exhaustiva de sus objetivos, una reprogramación de los contenidos en todas las franjas horarias con un equipo de profesionales comprometidos con el país y la ciudadanía, y que no respondan a las agendas oscuras de ningún partido político.

El Proyecto Radio Ciudad Global, una gran historia en pocas palabras

 El Proyecto Radio Ciudad Global fue creado con el propósito de llenar un importante vacío en la comunicación internacional por parte del Estado Colombiano; la inexistencia de una emisora de radio de carácter internacional enfocada en audiencias internacionales y nacionales. La primera vez que su director propuso esta idea al gobierno, al ministerio de Comunicaciones de Entonces fue en 1992. La repuesta fue que no estaban interesados en tales proyectos y que todas sus energías para nuevas iniciativas estaban enfocadas en la telefonía móvil, proyectos técnicos de grandes inversiones de capital...

El proyecto fue presentado nuevamente en 2007, 2019 y 2022, con iguales negativas. Entre tanto, en 2009 y gracias a las facilidades de la Internet y a los servicios de Radio Miami Internacional, se pensó en crear una radio online con algunas emisiones por la onda corta gracias a las emisiones de la emisora norteamiericana.

El éxito fue inmediato y contundente. Colombia país de gran importancia en el contexto latinoamericano, líder en la producción de cultura y con una profusión de noticias particular, llamó la atención de oyentes en todo el mundo y de directores de estaciones de radios internacionales.

Logró así convenios con varias estaciones internacionales y locales de países como Canadá, España, Bulgaria, México, Chile, Venezuela, algunas islas del Asia-Pacífico, entre otros.

En 2015 la emisora sufrió un asalto y casi todos sus equipos de trabajo fueron robados. Aún nos preguntamos si fue un robo casual o planeado. Luego de este infortunio y de otros que afectaron directamente a su fundador, la emisora dejó de producir programas. Sin embargo muchos están en diferentes plataformas, una de ellas es está donde periódicamente se suben e intercambian algunos de los programas.

En el audio streaming de esta página se pueden escuchar algunos de esos programas y otros de otras estaciones de radio que en su momento compartía en ámbito de la radio internacional y que conformaban un sistema de radios internacionales donde las naciones ponían en escena toda su cultura, saberes, posiciones políticas, visiones económicas, esperanzas de futuro, etc. Hoy ese sistema ha desaparecido. se han excluido de esta recopilación los programas informativos de noticias.

El propósito de Radio Ciudad Global es ser la emisora privada internacional desde Colombia. Mundialista y multicultural.



Antiguo logo de RCG

Más información sobre la misión y visión:

https://www.youtube.com/watch?v=DhI8QnPkt1Y






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